Jean Badovici Et Eileen Gray Smoking

Sunday, 7 July 2024

Les mots semblent prescrire alors qu'ils libèrent l'imagination; ainsi qu'Eileen Gray le suggère dans la préface au volume publié par Jean Badovici sur la maison: « Les formules ne sont rien: la vie est tout6. » Frédéric Migayrou Notes: 1. Eileen Gray et Jean Badovici, « Description », E 1027. Maison en bord de mer, numéro spécial de L'Architecture vivante, Paris, Éd. Albert Morancé, 1929; rééd. : Marseille, Éd. Imbernon, 2006, p. 16. 2. Ibid., p. 13. 3. Vie locale. Vézelay : balade sur les pas de Jean Badovici et d’Eileen Gray. E. Gray et J. Badovici, « De l'éclectisme au doute », E 1027. Maison en bord de mer, op. cit., p. 8. 5. 6. Badovici, « De l'éclectisme au doute », art. cité, p. 7. Source: Extrait du catalogue Eileen Gray, sous la direction de Cloé Pitiot, Éditions du Centre Pompidou, Paris, 2013

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Jean Badovici Et Eileen Gray Designs

La villa E-1027 avec ses murs de béton blanchis à la chaux et son toit-terrasse. © Manuel Bougot Après deux ans de travaux, la villa combinant béton armé et brique creuse (avec remplissage en moellons) voit le jour en 1929. Eileen Gray ayant refusé tout jardin exotique, comme c'est alors la mode, le vert des arbres fruitiers sur les restanques de pierres sèches tranche avec la chaux blanche des murs. Paradoxalement, l'Irlandaise n'habitera qu'un an la maison de ses rêves, décorée de ses propres fauteuils Transat, dérivés des chaises longues des paquebots transatlantiques, de ses tapis évoquant des horizons marins et de quelques trouvailles: miroirs satellites avec lampe intégrée, table pliante nickelée, paravents repliables. Jean badovici et eileen gray designs. Elle avait voulu les murs intérieurs majoritairement blancs, sauf quelques-uns de couleurs vives. Ils seront couverts, dans les années 1930, de fresques polychromes par Le Corbusier. Ainsi naquit la polémique. Le Corbusier marque son territoire Pas question de dénier un immense talent au créateur de la Cité radieuse de Marseille ou de la chapelle Notre-Dame du Haut en Bourgogne.

Un souci maniaque du détail Mais Eileen Gray, avec son souci maniaque du détail – elle séjournera sur place pendant toute la durée du chantier –, y apporte une touche plus personnelle, comme une critique implicite de la froideur toute théorique du fonctionnalisme. Il s'agit de retrouver « l'émotion », écrit-elle dans le numéro de L'Architecture vivante qui sera consacré au projet, et de créer un intérieur qui réponde « aux besoins de l'homme et aux exigences de la vie individuelle ». La maison est construite pour « un homme qui aime le travail, les sports, et recevoir ses amis », conjuguant esprit « camping » et confort bourgeois. Voué à l'héliotropisme, le bâtiment est légèrement décalé par rapport au relief pour recevoir pleinement le soleil toute la journée. Faisant du mobilier une partie intégrante du projet, les aménagements extérieurs (solarium, cuisine d'été, terrasse-coursive) sont aussi importants que ceux de l'intérieur. Jean badovici et eileen gray man. Du mobilier fixe (cloison épine, placards intégrés) apporte de l'intimité et rationalise le rangement.