Le Poète S En Va Dans Les Champs

Sunday, 7 July 2024

Lecture linéaire du poème de Victor HUGO, "Le poète s'en va dans les champs", tiré du Livre I des Contemplations. Le poète s'en va dans les champs; il admire. Il adore; il écoute en lui-même une lyre; Et le voyant venir, les fleurs, toutes les fleurs. Celles qui des rubis font pâlir les couleurs. Celles qui des paons même éclipseraient les queues. Les petites fleurs d'or, les petites fleurs bleues. Prennent, pour l'accueillir agitant leurs bouquets. De petits airs penchés ou de grands airs coquets, Et, familièrement, car cela sied aux belles: – Tiens! c'est notre amoureux qui passe! disent-elles. Et, pleins de jour et d'ombre et de confuses voix. Les grands arbres profonds qui vivent dans les bois, Tous ces vieillards, les ifs, les tilleuls, les érables. Les saules tout ridés, les chênes vénérables, L'orme au branchage noir, de mousse appesanti. Comme les ulémas quand paraît le muphti; Lui font de grands saints et courbent jusqu'à terre Leurs têtes de feuillée et leurs barbes de lierre.

Le Poète S En Va Dans Les Champs Elysees

Ainsi, on perçoit la difficulté de l'humanité d'entrer en communication avec une nature dont la voix n'est pas compréhensible. La comparaison des vers 16 et 17 entraine une dimension religieuse à l'arrivée du poète. Et permet ainsi de passer d'un itinéraire spatial à un itinéraire spirituel. Le poète est le muphti c'est à dire un interprète de la loi. On comprend alors que le poète apparaît comme la seule personne capable de traduire "les confuses voix" de la nature du premier mouvement, et d'en interpréter les signes. Enfin les deux derniers vers rappellent que la contemplation amène à la révélation des mystères. Le poète est ainsi reconnu comme un rêveur, seul capable de reconnaître la vérité des choses cachées comme le soulignent les propos des arbres: "c'est lui! c'est le rêveur! ". Ici le terme rêveur qui désigne le poète n'est pas à prendre dans son sens moderne mais comme la désignation de celui qui pense et qui médite comme le philosophe, amoureux de la sagesse et de la vérité.

Le Poste S En Va Dans Les Champs De Chanel

Le poète s'en va dans les champs; il admire, Il adore; il écoute en luimême une lyre; Et le voyant venir, les fleurs, toutes les fleurs, Celles qui des rubis font pâlir les couleurs, Celles qui des paons même éclipseraient les queues, Les petites fleurs d'or, les petites fleurs bleues, Prennent, pour l'accueillir agitant leurs bouquets, De petits airs penchés ou de grands airs coquets, Et, familièrement, car cela sied aux belles: Tiens! c'est notre amoureux qui passe! disentelles. Et, pleins de jour et d'ombre et de confuses voix, Les grands arbres profonds qui vivent dans les bois, Tous ces vieillards, les ifs, les tilleuls, les érables, Les saules tout ridés, les chênes vénérables, L'orme au branchage noir, de mousse appesanti, Comme les ulémas quand paraît le muphti, Lui font de grands saluts et courbent jusqu'à terre Leurs têtes de feuillée et leurs barbes de lierre, Contemplent de son front la sereine lueur, Et murmurent tout bas: C'est lui! c'est le rêveur! Les contemplations

Le Poète S En Va Dans Les Champs.Com

DE plus, cette figure de répétition permet d'introduire deux métaphores mettant en avant la beauté des fleurs. Le parallélisme de construction du vers 6, "Les petites fleurs d'or, les petites fleurs bleues", met en évidence les couleurs or et bleu qui renvoient symboliquement aux couleurs de la royauté. La personnification des fleurs amène à animer la nature champêtre qui entoure le poète dont les termes "l'accueillir" et "familièrement" montrent la bienveillance de la nature et l'intimité de celle-ci avec le poète. Comme dans une cour royale, le poète est ainsi familièrement introduit dans cet espace floral. Les épithètes descriptives "penchés" et "coquets" du vers 8 rappellent l'attitude des jeunes filles qui veulent plaire. On peut ainsi souligner un jeu de séduction des fleurs qui reconnaissent le poète. D'ailleurs la personnification des fleurs se traduit par les paroles prononcées par ces dernières au vers 10 et souligne la reconnaissance du poète comme "l'amoureux" mis en valeur par l'emphase liée à l'emploi du présentatif ainsi que l'exclamatif dont le ton exprime l'engouement et l'excitation des fleurs à l'approche du poète amant.

Le Poste S En Va Dans Les Champs Les Bergers Lyrics

Vous êtes ici Accueil › Document: "Le poète s'en va dans les champs" 1 re G 1 re T "Le poète s'en va dans les champs" Objet d'étude: La poésie du XIXe au XXIe siècle Œuvre: Hugo, Les Contemplations, livres I à IV Type pédagogique: Exploitation de l'œuvre intégrale Vertical Tabs Descriptif Poème extrait des Contemplations de Victor Hugo (1856). Informations techniques Format: application/ Support d'utilisation: Desktop Tablette Smartphone Droits Collection: Itinéraires littéraires Séquence associée Victor Hugo poète Ressources en lien 1 re G "N'envions rien" Objet d'étude: La poésie du XIXe au... Œuvre: Hugo, Les Contemplations... Type pédagogique: Exploitation de l'œuvre intégrale Textes et contexte des Contemplations Victor Hugo, Les Contemplations (1856) Objet d'étude: La poésie du XIXe au... Type pédagogique: Exploitation de l'œuvre intégrale

Le Poète S En Va Dans Les Champs Elysees Paris

Le pronom « elles », quant à lui, est en dehors de ce discours. Il placé dans l'incise et désigne la Nature perçu par un être humain, à savoir le narrateur du poème. Nous avons donc, dans un seul et même vers, deux univers qui fusionnent l'un et l'autre: le monde humain se greffe sur le végétal, il n'y a plus de frontière entre les deux. Il n'y a pas de contradiction entre le monde humain et celui de la flore. Un fait intéressant se dégage ici: on pourrait dire que l'humanisation de la nature n'est pas une fantaisie artificielle que le poète projette sur un environnement indifférent, au contraire, l'humanisation est immanente à la Nature, elle sort littéralement d'elle sans avoir besoin de la parole du poète pour être humanisée. Il faut aussi souligner l'importance des sens. Dans le vers 2, nous avons une occurrence du verbe écouter qui se rapporte à l'ouïe. C'est un verbe qui a pour sujet le poète. Au vers 3, nous avons le verbe voir au participe présent qui a pour sujet les fleurs. Là encore, il y a contiguïté des verbes et cela pourrait signifier que les sens de la Nature et ceux sont liés les uns aux autres.

Elle-même semble douée de clairvoyance et elle s'exclame à son approche car elle a distingué en lui un homme hors du commun, qui la voit dans ses spécificités et comme unité harmonieuse dans laquelle il se plait à se promener. C'est comme si le poète, devenu oiseau, chantait une élégie à la gloire de cette vie verte. L'amoureux contemple, l'amoureux savoure, mais sonde aussi son intériorité. Le motif du poète musicien développé au second vers permet de mettre en abyme le poème que nous étudions présentement. ] La sereine lueur que contemplent les arbres inverse à nouveau le rapport: en début de poème, c'était l'homme qui admirait (vers 1). La gradation, passant de la lumière à la pénombre, est d'ailleurs constitutive du recueil des Contemplations et soulignée dès la préface par Victor Hugo: les volumes s'assombrissent, nuance à nuance () la joie, cette fleur rapide de la jeunesse, s'effeuille page à page dans le tome premier, qui est l'espérance () A présent ceux-sont les arbres qui contemplent celui qui marche parmi eux. ]